Showing posts with label Rouben Melik. Show all posts
Showing posts with label Rouben Melik. Show all posts

Sunday, January 18, 2009

Rouben MELIK: La Légende arménienne

Click here for the audio segment The Armenian Legend read by Lola Koundakjian.

La légende arménienne au coin de la misère,
Sur le disque cassé des nuits occidentales,
Dans les chambres d'hôtel aux murs des cathédrales
La légende arménienne a bercé la lumière.

La légende arménienne aux lèvres de la mer,
Aux rêves de l'enfant dans les villes sans rues,
Dans les mains sans travail dans les bouches vaincues,
La légende arménienne enterre sa misère.

C'est la légende aux trois mille ans des émigrés,
Chambres d'hôtel pavés de bois et les vieux ports,
Et les carreaux du ciel sur les fronts séparés,
Chambres d'hôtel des Arméniens et passeports.

La légende arménienne aux pas des capitales,
Aux doigts de la danseuse, au village oublié,
Sur les cordes du thâr, au village oublié,
La légende arménienne aux pas des capitales.

Plaines de l'Orient et les noms familiers,
Dans les miroirs du temps sur les portes en croix
Dans les rires les pleurs les livres les cahiers
C'est la légende à la page une ou trente-trois

C'est la même légende au fond des ressemblances
Des trois mille ans des trois millions de l'une ou l'autre
Dans l'une ou l'autre nuit au fond des espérances,
La légende arménienne est la nôtre et la vôtre.

La légende arménienne aux murs des cathédrales
Dans la seule montagne enterre sa misère,
La légende arménienne a le point de lumière
Et donne le soleil aux plans d'hydrocentrales.

(La Procession – 1942-1984
Ed. messidor- Temps Actuels & Rougerie)

Monday, January 12, 2009

ROUBEN MELIK: Fusillés

A la mémoire de Missak Manouchian



Midi minuit dans tous les champs tentaculaires
Sur tous les fronts collés aux murs des fusillades,
Midi minuit collés au cou des camarades
Sur tous les murs chaussés de sang d’hommes d’affaires.

Douze matins d’hiver douze fleurs de printemps,
Pour crever les yeux sûrs pour torturer la vie,
Pour clouer la misère au marché de la vie,
Douze balles d’acier douze mots de printemps.

Dans les veines du temps dans la tête du sourd
La mort bat le rappel le temps cogne à la tempe,
Dans les mains de l’aveugle à la lèvre d’amour
Le temps meurt à chaque heure et glisse sous la rampe.

Dans la cellule à coins perdus midi minuit
Le soleil passe et frappe au ciel interminable
Le soleil tombe au fond du ciel interminable
Dans la baraque à coins perdus midi minuit.

Les flaques sous les pas, les lacs sous les paupières,
Les condamnés de droit commun les assassins
Sur les corps matraqués, les voleurs de lumières
Les meurtriers de grands chemins, les spadassins.

Douze flèches de sang douze doigts de douleur
Pour clouer la misère au masque du silence,
Pour crever les yeux sûrs, pour hurler le silence
Douze miroirs sans tain douze corps sans douleur.

Sur les tombeaux pavés d’argent des bacchanales
Midi sonne minuit au flanc des barricades,
Sur tous les rails tordus au roc des mitraillades
Midi sonne minuit aux murs des capitales.


ROUBEN MELIK

« La Procession » - Poésie 1942-1984
Messidor – Temps actuels et Rougerie

Saturday, May 26, 2007

We remember Rouben Melik (1921-2007)

We are sad to announce the passing of this great man of letters.

Monday, April 23, 2007

Rouben Melik

Rouben Melik. Homme de lettres – Conseiller littéraire – Critique.

Né le 14 novembre 1921 à Paris.

Études : Faculté des Lettres à Paris.

Résistance : Membre du Comité de Libération du 18ième Arrondissement de Paris.

Carrière : Rédacteur en chef adjoint de la revue « Regards », 1945 – Producteur d’émissions et chroniqueur à la radio (France-Culture) depuis 1952 – Chargé de mission au Ministère de l’Éducation Nationale puis au Ministère des Affaires Culturelles, 1954-1970 – Directeur littéraire aux Éditeurs Français Réunis, 1971-1981 – Sociétaire de la Société des Gens de Lettres de France – Membre de l’Union Internationale des critiques littéraires – Membre du Jury du Prix Apollinaire.

Rouben Melik: Berceuse

Mon enfant dort avec les fleurs
Elle a sa ville à décorer
Elle a son rêve à protéger
Prenez sa main
Elle a ses fleurs à partager
Mon enfant dort prenez sa main
Elle a pendu à un soleil
Un ruban rose et un nuage
Une enfant dort avec les fleurs
Sur l'oreiller de la misère
Elle a son rêve à découper
A petit jeu
Prenez sa main
Elle a construit au coin du feu
Une maison pour abriter
Toute la terre
Mon enfant dort avec les fleurs
Je coupe et lie à une fleur
Une autre fleur pour mon enfant
Elle a un parc à dessiner
Et sur l'étang
Une fleur prend soleil
De la mort à la vie

Copyright Rouben Melik
Used here by kind permission